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anemomili
31 juillet 2012

un poète franco-genevois....

 En nous rendant l'autre jour au concert "Eliane Elias group" j'ai découvert cette plaque sur un immeuble de la rue menant à l'hôtel de ville. Ce n'était plus qu'un vague souvenir de lycéenne aussi j'ai fait quelques recherches sur internet. 

 

 jazz_001

 

Agrippa d'Aubigné (1552-1630)


 


Homme de guerre et écrivain protestant, il participe aux guerres de religion au côté d'Henri de Navarre puis raconte les souffrances des protestants dans les Tragiques

Né en 1552 en Charente-Maritime dans une famille calviniste, Agrippa d'Aubigné reçoit une formation humaniste à Paris, à Orléans, à Genève et à Lyon. À seize ans, il s'engage dans l'armée du prince de Condé puis devient le compagnon d'Henri de Navarre. Il participe aux guerres de religion par les armes et par la plume en se distinguant par la véhémence de ses écrits en faveur des protestants. Il échappe au massacre de la Saint-Barthélemy.

Il ne pardonne pas à Henri IV sa conversion au catholicisme, et reste hostile aux tentatives de rapprochement entre protestantisme et catholicisme.

Son Histoire universelle publiée en 1616 traite de l'époque des guerres de religions. En dépit des efforts d'impartialité de l'auteur, l'ouvrage est condamné (arrêt du Châtelet 1620) et le livre est brûlé.

 

le poète des Tragiques

 

 

"Mais Agrippa d'Aubigné est surtout connu pour les Tragiques, poème héroïque de plus de 9 000 vers, inspiré par les persécutions subies par ses coreligionnaires. Il le remanie plusieurs fois de 1577 à 1623, date de l'édition augmentée publiée à Genève.

Les Tragiques sont l'œuvre d'une vie, l'épopée de la guerre, des persécutions et de la foi. Dans une langue d'une rare violence, d'Aubigné peint les misères endurées en ces temps de guerres de religion dont il se sent moralement contraint de témoigner. En fait, le poème est une vision prophétique nourrie de la Bible, un parcours initiatique qui, de la fresque des souffrances présentes aboutit au ravissement des derniers vers, au triomphe et à la gloire de Dieu.

Les Tragiques ne sont vraiment connus qu'au XIXe siècle."

 

"Voici l'un des textes les plus célèbres des Tragiques d'Agrippa d'Aubigné qui nous présente la France déchirée par les guerres de religion comme une mère déchirée par ses jumeaux. Il s'agit d'un très bel exemple d'allégorie et aussi de poésie baroque et "engagée" avant la lettre , puisque le poète défend la cause protestante tout en montrant les misères de la France de l'époque.



Je veux peindre la France une mère affligée,
Qui est, entre ses bras, de deux enfants chargée.
Le plus fort, orgueilleux, empoigne les deux bouts
Des tétins nourriciers ; puis, à force de coups
D'ongles, de poings, de pieds, il brise le partage
Dont la nature donnait à son besson l'usage ;
Ce voleur acharné, cet Ésau malheureux ?
Fait dégât du doux lait qui doit nourrir les deux,
Si que, pour arracher à son frère la vie,
Il méprise la sienne et n'en a plus d'envie.
Mais son Jacob, pressé d'avoir jeûné meshui,
Ayant dompté longtemps en son cœur son ennui,
A la fin se défend, et sa juste culère
Rend à l'autre un combat dont le champ est la mère.
Ni les soupirs ardents, les pitoyables cris,
Ni les pleurs réchauffés ne calment leurs esprits ;
Mais leur rage les guide et leur poison les trouble,
Si bien que leur courroux par leur coups se redouble.
Leur conflit se rallume et fait si furieux
Que l'un gauche malheur ils se crèvent les yeux.
Cette femme éplorée, en sa douleur plus forte,
Succombe à la douleur, mi-vivante, mi-morte ;
Elle voit les mutins, tout déchirés, sanglants,
Qui, ainsi que du cuir, des mains se font cherchant.
Quand, pressant à son sein d'une amour maternelle
Celui qui a le droit et la juste querelle,
Elle veut le sauver, l'autre qui n'est pas las
Viule, en son poursuivant, l'asile de ses bras.
Adonc se perd le lait, le suc de sa poitrine ;
Puis, aux derniers abois se sa propre ruine,
Elle dit : « Vous avez, félons, ensanglanté
Le sein qui vous nourrit et qui vous a porté ;
Or, vivez de venin, sanglante géniture,
Je n'ai plus que du sang pour votre nourriture ! »


Agrippa d'Aubigné est le grand-père de Madame de Maintenon, née Françoise d'Aubigné, que Louis XIV épouse en 1683. Elle passe pour avoir influencé Louis XIV contre le protestantisme et suscité la Révocation de l'Édit de Nantes.

 

Demain, je serai à Paris pour 2 jours, j'ai bouclé mon programme, musées et 2 visites guidées. A très bientôt.

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