L'Hôtel-Dieu...
LES HOSPICES DE BEAUNE
Historique :
Nicolas Rollin, chancelier du duc de Bourgogne Philippe III, et son épouse Guigone de Salins décident de créer un hôpital pour les pauvres mais hésitent un moment sur le lieu entre Autun et Beaune. Cette dernière ville est choisie de par son lieu de passage et de l'absence de grande fondation religieuse. C'est ainsi que le 4 août 1443 naît l'Hôtel-Dieu sur le papier. L'influence flamande se fait ressentir dans la cité qui était au cœur de la Flandre bourguignonne (le duché de Bourgogne intégrait alors les Pays-Bas bourguignons. Le 1er janvier 1452, l'hôpital accueille son premier patient. Vieillards, infirmes, orphelins, malades, parturientes, indigents, fréquentent l'institution gratuitement du Moyen-Age au XXe siècle.
Rolin obtient en 1459 la création de l'ordre des Soeurs Hospitalières de Beaune dont la règle combine une vie monastique et l'aide aux pauvres. Elles prodiguent les soins sans relâche et demeurent l'essence même, pendant des siècles, de l'Hôtel-Dieu.
La cour
De forme rectangulaire, elle comporte un puits en ferronnerie gothique. Elle donne vue sur les différents bâtiments aux toits en tuiles vernissées (en fait, en terre cuite émaillée), technique probablement originaire d'Europe centrale, mais qui est devenue caractéristique des monuments bourguignons (la grande salle est couverte de simples ardoises). Ces tuiles ont quatre couleurs (rouge, brun, jaune et vert) formant des motifs d'entrelacs géométriques. Elles ont été reconstruites entre 1902 et 1907 par Sauvageot qui a recréé des motifs personnels, les dessins originaux ayant été perdus.
Les parties Nord, Est et Ouest comprennent deux étages à galerie, avec colonnettes de pierre au rez-de-chaussée et de bois au premier, permettant le passage à l'abri des sœurs soignantes. De nombreuses lucarnes arborent des décorations sculptées en bois et en ferronnerie.
De dimensions imposantes (près de 50 m de long, 14 m de large et 16 m de haut), elle est couverte d'une charpente monumentale apparente et peinte, en forme de carène de bateau (inversée). Les poutres traversières sortent de la gueule de dragons multicolores qui évoquent les monstres de l'enfer. De petites têtes sculptées, représentant des caricatures des bourgeois beaunois dont les visages sont accompagnés de tête d'animaux qui symbolisent leurs défauts respectifs, rythment les travées.
La salle est occupée par deux rangées de lits à rideaux bordant les murs Sud et Nord, la place centrale étant réservée aux tables et aux bancs pour les repas. Le mobilier a été reconstitué en 1875 par le gendre de l'architecte Viollet-le-Duc. Deux patients pouvaient se coucher sur chaque lit. Derrière chaque lit un coffre permettait de ranger les vêtements des malades.
Tout le monde se souvient de cette scène de la "Grande Vadrouille, "dites 33 "
La charpente en lambris de chêne est en berceau brisé.
Par endroit, le carrelage comme les vitraux et autres décors muraux arborent le monogramme de Nicolas Rolin et Guigone de Salins. La devise «Seulle» qui les accompagne signifie que Guigone était la seule dame des pensées de son mari.
La cuisine
a fonctionné avec un équipement moderne jusqu’en 1985 pour les pensionnaires de la maison de retraite. Elle a aujourd’hui retrouvé son aspect du début du XXème siècle avec son piano : grand fourneau muni de deux robinets d’eau chaude appelés « cols de cygne ».
La vaste cheminée gothique à deux foyers demeure la pièce maîtresse, celle-ci a conservé ses accessoires d'époque. Son âtre est tapissé des fameux carreaux ornés de la devise «Seulle*». Le cromale, grande potence articulée, permet de rapprocher ou d'éloigner les chaudrons du feu.
La PHARMACIE
En pénétrant dans cette salle vous découvrez le travail des sœurs apothicaires qui préparaient « les drogues » destinées aux malades hospitalisés. Sur le fourneau, situé à l’origine dans « le laboratoire », deux imposants alambics en cuivre permettait d’extraire les substances actives des plantes dont certaines étaient issues du jardin « des simples » à l’arrière de cette pièce. On peut également observer le mortier en bronze, daté 1760, de l'apothicaire Beaunois Claude Morelot. L'arc accroché au pilon permettait d'alléger son poids et de cette manière facilitait le travail des sœurs apothicaires lors de la préparation des remèdes.
Dans la seconde salle de la pharmacie ou officine, les étagères présentent une collection de 130 pots de faïence datés de 1782, dans lesquels étaient conservés les onguents, huiles, pilules ou sirops... Les pots de verre contiennent encore des « spécifiques » dont certains laissent rêveur : poudre de cloportes, yeux d'écrevisses, poudre de noix vomiques, élixir de propriété...
Les Hospices de Beaune possèdent 58ha de vignoble entre Aloxe-Corton et Meursault. le produit de la vente des vins (3 ème dimanche de novembre) est consacré à la modernisation des installations médicales et chirurgicales de l'Hôtel-Dieu.
La 151ème Vente des Vins des Hospices de Beaune s'est déroulée le Dimanche 20 Novembre 2011. 618 pièces de vin rouge et 143 pièces de vin blanc (fûts de 228 litres) ont été vendues aux enchères par la maison Christie's.
Bande annonce la Grande vadrouille
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